Travailler en création numérique : évolution des métiers graphiques 2D-3D et enjeux de formation
Par SYNTHÈSE - Pôle Image Québec
2021-12-01
Par SYNTHÈSE - Pôle Image Québec
2021-12-01
Illustration: Cyril DoisneauLes besoins en recrutement touchent principalement les postes intermédiaires et séniors qui demandent de nombreuses années d’expérience et le développement de compétences en gestion (qu’elles soient en gestion de projets ou d’équipes). Les postes pour lesquels les employeurs évoquent des difficultés d’embauche sont différents pour les trois secteurs. Le tableau suivant rassemble les données recueillies par les répondantes et les répondants et dans la documentation disponible[^1].
[^1]: Les besoins en main-d'œuvre rassemblés dans ce tableau sont le reflet des besoins mentionnés au moment de la collecte de données (réalisée entre avril 2020 et mars 2021). D’autres besoins en main-d'œuvre peuvent ne pas avoir été rassemblés dans ce tableau et d’autres besoins peuvent s’être manifestés depuis.
Sources : Corbeil, Malouin et Khamassi 2016, 20; Côté et Pilon 2016, 69; KPMG 2017, 24; Xn Québec et Habo 2021, 49En observant les données du tableau, on conclut que les profils d’emploi recherchés prioritairement ne sont pas à la portée des diplômées et diplômés des programmes d’étude ciblés dans l’enquête, car ils ne sont pas des postes d’entrée, ou ils nécessitent des études dans d’autres domaines, comme le génie informatique.
Le rapport distingue deux types de besoins recensés dans les résultats de l’enquête : (i) des besoins de l’ordre des connaissances et des compétences à développer et (ii) des besoins de l’ordre de la structure pédagogique des programmes.
Les résultats de l’enquête insistent sur des lacunes de l’ordre des connaissances des étudiantes et des étudiants portant sur les structures organisationnelles des entreprises (de leur chaîne d’opérations), de même que des modèles d’affaires. Développer une compréhension des différents types de production des trois secteurs (dont les expériences numériques immersives) et enseigner les bases de la gestion budgétaire d’une production aux étudiantes et aux étudiants ont été identifiés comme des manques à combler par certains professionnels et professionnelles.
Les habiletés interpersonnelles : les professionnelles et professionnels ont particulièrement insisté sur les aptitudes liées aux compétences comportementales lorsqu’il était à la fois question d’identifier les compétences essentielles à l’exercice des métiers graphiques 2D et 3D et d’identifier les besoins à combler en formation initiale. Parmi les aptitudes les plus fréquemment mentionnées, on retrouve : la capacité d’adaptation, la collaboration et le travail d’équipe, l’esprit d’analyse, l’intelligence émotionnelle et l’empathie et la communication, dont la capacité à recevoir et donner des rétroactions et la gestion du stress.
Les aptitudes artistiques : les compétences artistiques liées aux différentes fonctions de travail (dessin, anatomie, mouvement, etc.), la maîtrise artistique des logiciels de création (plutôt que la seule maîtrise technique), le sens de l’observation (œil artistique) et la recherche et l’interprétation d’images de référence.
Les compétences techniques : la maîtrise d’outils actuellement employés dans les différents secteurs de l’industrie, notamment les logiciels procéduraux qui nécessitent des connaissances mathématiques pour comprendre la logique nodale de ces outils; les langages de programmation (Python, C#, C++) afin de permettre aux artistes d’être plus autonomes (débogage) et susciter l’intérêt de la relève pour des métiers en demande (comme artiste technique).
On souligne aussi un fort besoin de renforcement de la spécialisation des étudiantes et des étudiants : les résultats de l’enquête suggèrent que l’établissement de voies ou de profils de spécialisation d’au moins deux ans à la suite d’une année de tronc commun et d’allonger le programme d’une année (passant ainsi de 3 à 4 ans) seraient des avenues à privilégier pour développer le niveau de compétence attendu pour l’intégration au marché du travail.
On remarque aussi qu’il est nécessaire pour les étudiantes et les étudiants d’avoir des contacts plus fréquents avec la réalité des entreprises, ce qui diminuerait l’écart entre les apprentissages réalisés à l’école et les tâches à accomplir en milieu de travail. Les solutions évoquées par les différents acteurs et actrices sont : l’implantation de stages tout au long de la formation et la mise en place d’un service de mentorat ou de supervision de projets offerts par les studios.
Plusieurs aspects qui limitent la capacité d’adaptation des programmes d’études collégiales et universitaires de premier cycle avec les besoins des entreprises des trois secteurs ont été mentionnés :